Vendredi, 15 août 2025
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    Difficile de résister à Sans rendez-vous

    C’est un peu sans crier gare que se présente sur les écrans cette toute nouvelle comédie dont la prémisse se déroule dans une clinique de santé sexuelle, pourrait laissez craindre le pire… Mais elle se révèle tout au contraire absolument irrésistible!

    «Ça se peux-tu que tu aies envie de te rentrer un concombre dans le cul pour avoir un peu de fun, un mardi matin?» Oubliez le langage plutôt chaste auquel les comédies vous ont habitués, puisque la série n’hésite pas à aborder de front des situations incongrues ou à ponctuer les dialogues d’un vocabulaire cru tout en demeurant toujours intelligent et pertinent. «Crossage», «graine», «dildo», de même qu’une scène particulièrement hilarante impliquant un patient et un cheval (épisode 3) sont donc au menu.

    La série est centrée sur le personnage de Sarah (pétillante Magalie Lépine-Blondeau) qui revient d’un congé pour se remettre de la mort de l’une de ses patientes. Ce repos forcé l’a cependant amenée à remettre en question la validité d’une relation qui stagne avec sa copine Maude (Mylène Mackay), une enseignante du primaire qui a perdu l’usage de ses jambes dans des circonstances mystérieuses.

    Au cœur de cette clinique, on retrouve également Dominique (Isabelle Vincent), une directrice qui cherche toujours de nouvelles stratégies pour animer les rencontres d’équipes, au grand dam des employés. Fabiola Nyrva (extraordinaire dans M’entends-tu?) interprète Yasmine, une infirmière toujours vierge qui cherche désespérément l’amour dans la mesure où les prêts étudiants de son amant sont remboursés.

    J’ignore s’il s’agit d’une première à la télévision québécoise, mais on retrouve également un personnage non binaire : Lou/Louis-Philippe. Magnifiquement interprété.e par Mikhaïl Ahooja, iel est réceptionniste à la clinique et arbore maquillage, bijoux et vêtements coordonnés. Auprès de tous? Pas tout à fait, puisque sa copine n’est pas au courant. Dans les premiers épisodes, Lou parvient malgré tout à la convaincre de mettre un gode-ceinture (un strap-on) dans le sillage d’une remarque à l’effet qu’elle commande toujours de la salade niçoise et devrait donc être plus aventureuse.

    La série navigue avec adresse sur la corde raide entre comédie et drame et s’en tire avec brio. Elle n’hésite également pas à aborder des thèmes inhabituels à la télévision québécoise, par exemple, le polyamour ou l’attirance pour – et je cite – une «grosse».

    Le rythme est enlevant, les personnages sont à la fois colorés et nuancés, et les situations demeurent malgré tout crédibles. À ce sujet, le psychologue consulté par Sarah et interprété par Stéphane Rousseau, de même que Roxanne, une prostituée (Anne Casabonne), sont toujours criants de vérité et animés de répliques particulièrement savoureuses. Sans rendez-vous est inspirée, très librement, de Sexy Herpes, une websérie australienne composée de 6 capsules de 10 minutes. Dire que la scénariste Marie-Andrée Labbé a effectué un travail titanesque de réinvention est donc bien en dessous de la vérité.

    Produite par Fabienne Larouche et Michel Trudeau et réalisée par Patrice Ouimet, la série s’écoute en rafale et on ne peut que regretter que la saison 1 ne compte que 10 épisodes.
    Vivement la saison 2!


    INFOS | Radio-Canada (10 épisodes)
    ICI.TOU.TV

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