Après une participation remarquée à la première saison des Traîtres, Maxence Garneau montre une autre facette de sa personnalité dans Si on s’aimait. Connu pour sa flamboyance et son humour sur les réseaux sociaux, il affiche sa vulnérabilité dans la populaire émission de dating et de thérapie.
Pourquoi voulais-tu participer à Si on s’aimait ?
Maxence Garneau : Je suis un grand fan de l’émission. J’ai vu toutes les saisons et j’aime beaucoup Louise Sigouin. Quand on m’a approché, je voyais l’occasion qu’elle me donne ses conseils directement. Cela dit, ce n’est pas une décision prise à la légère. C’est beaucoup d’intimité et de vulnérabilité. Sur mes réseaux sociaux, ce ne sont pas des zones que je fréquente : je préfère montrer mon côté flamboyant, qui a du fun et qui rigole. Je me suis demandé si j’étais prêt à présenter ces aspects de moi. Il a aussi fallu que je pense au fait que ma famille verrait ces côtés-là de moi. En thérapie, on parle quand même de son passé.
Comment expliques-tu ton aisance à vivre cette thérapie publiquement ?
Maxence Garneau : Quand j’étais jeune, j’ai manqué de modèles. Durant mon processus décisionnel, je me suis dit que plus jeune, j’aurais voulu voir quelqu’un comme moi qui révèle sa réalité en toute franchise. Je voulais offrir de la visibilité aux communautés queers et à ma réalité, pour permettre à des jeunes et moins jeunes de voir des modèles différents à la télé. Aussi, j’ai réalisé que ce serait peut-être bon que les gens sachent que je suis également profond, fragile et vulnérable.
Les candidats à l’étape du speed dating étaient choisis par la production. Était-ce stressant ?
Maxence Garneau : Beaucoup ! J’allais passer sept semaines avec une personne, alors imagine si ça ne cliquait pas. Je voulais vraiment travailler sur les relations amoureuses et le dating, alors il me fallait un certain intérêt pour l’autre. Quand j’ai vu le premier candidat arriver, je savais que j’avais de l’intérêt pour lui. On s’était déjà embrassé, je me voyais faire l’aventure avec lui et je sentais que ça allait travailler les bonnes affaires. Ça m’a tellement enlevé un poids !
Que pensais-tu de travailler en thérapie avec Louise ?
Maxence Garneau : Je savais que mon enjeu principal était mon sentiment de rejet dans les relations avec les hommes. Ensuite, il y a la thérapie de duo qui embarque dans le processus : on dirait que j’avais oublié cet aspect-là. J’ai beaucoup travaillé sur le fait de dire les choses à l’autre, de mettre mes limites et de confronter un peu par moment. Dans la vie, j’ai beaucoup de difficulté avec ça.
Également, je suis un solitaire. Avant les tournages, ça faisait 10 ans que j’étais tout seul. J’avais peur de l’envahissement. Le couple représentait un deuil pour moi, parce que je suis déjà dans le jus avec ma vie, alors devoir composer avec la vie de l’autre, ça m’angoissait. En plus, je devais laisser entrer des gens dans mon intimité : une équipe de tournage de six personnes et ma date qui débarquaient. Ça m’a fait beaucoup évoluer.
À quoi ressemble l’investissement en temps pour l’émission ?
Maxence Garneau : Au total, on a tourné pendant près de huit semaines. Une semaine type impliquait la thérapie du mardi, puis trois jours de dating les mercredis, vendredis et dimanches. Les journées sans date, on était souvent en train de préparer ce qu’on allait faire le lendemain. Et dans une journée de date, il y avait plusieurs activités, ce qui nous donnait parfois l’impression d’avoir plusieurs dates le même jour. C’était très différent de mes habitudes : souvent, en dating, je voyais un gars une fois par semaine ou par deux semaines.
T’es-tu préparé à recevoir des commentaires homophobes et disgracieux comme ce fut le cas durant Les Traîtres et quand tu publies du contenu sur les réseaux sociaux ?
Maxence Garneau : Oui. En plus, TVA est une chaîne qui génère beaucoup de commentaires. Je savais, en acceptant de participer à l’émission, qu’il y aurait des commentaires à ce sujet. Surtout que dans Si on s’aimait, on frenche à l’écran et on s’affiche dans un aspect relationnel homosexuel. Aux Traîtres, les gens commentaient souvent mon identité, mais le sujet de l’émission n’était pas les relations homosexuelles. J’ai nommé à la fin que j’étais queer, mais ça ne faisait pas partie du show. Donc, je savais que Nikolas et moi allions s’exposer à ça. En voyant tous les commentaires que Marc-Antoine Delage (NDLR : lire notre entrevue) a reçus cet hiver à Star Académie, je me suis dit : « Oh boy, c’est vrai que ça s’en vient pour nous aussi ! »
Le 4 avril, tu as participé au Cabaret Accents Queers en faisant un numéro d’humour de réplique aux haters. Le public a adoré ça ! Te verrais-tu faire du stand-up ?
Maxence Garneau : Le Cabaret Accents Queers m’a donné envie de faire du stand-up. Ça a toujours été un rêve sous-jacent. À l’université, j’ai étudié en animation télé et quand on faisait nos émissions au bac, on avait des monologues d’ouverture : c’est ce que je préférais écrire et ce que je réussissais le mieux. Depuis ce temps, l’envie de faire du stand-up existe. Mais, je ne m’en étais jamais rapproché
autant qu’en participant au Cabaret. Je me suis rendu compte que ça fonctionnait !
Tu assumes ta flamboyance, mais ça n’a pas toujours été ainsi. Quelle a été l’évolution à ce sujet ?
Maxence Garneau : On évolue tous dans une société genrée. Les cases de genre sont assez restrictives. Quand j’étais jeune, mes envies ne cadraient pas avec ce qu’on attendait d’un petit garçon. À la garderie, je me suis vite fait mettre à part, parce que je n’avais pas les mêmes intérêts que les autres petits gars. Aussi, j’étais un enfant très insécure, émotif et fragile : ça ne m’aidait pas à prendre ma place pour assumer mes envies.
Qu’en pensait ta famille ?
Maxence Garneau : J’ai eu la chance de grandir dans une famille aimante où j’ai eu beaucoup de libertés, mais mon père est un gars de bois, un chasseur et un pêcheur. Les attentes de ma famille
paternelle ressemblaient à ça. À huit ans, je conduisais le ski-doo et je fonçais dans les arbres. Ce n’était clairement pas ma destinée ! Plus j’avançais dans la vie, plus j’avais l’impression de ne pas
répondre aux attentes. Ça a été long avant que je comprenne que je n’avais pas besoin de me limiter dans mes désirs de flamboyance, dans mes passions et dans ce que j’avais envie d’être.
Te verrais-tu participer à Big Brother Célébrités ou c’est fini pour toi les téléréalités ?
Maxence Garneau : Si j’en faisais une autre, il faudrait que ce soit une émission qui m’amène ailleurs et que ce soit un bon moment pour moi. Je fonctionne à l’instinct pour prendre mes décisions. Je m’étais dit qu’après Si on s’aimait, ce serait terminé pour moi les téléréalités, mais en même temps, je ne peux pas dire jamais. Je suis fan de Big Brother. J’aimerais participer à un jeu stratégique, où on a le temps de penser et d’élaborer une game sociale, alors que le tournage de l’émission Les Traîtres se passait tellement vite. Il y a quelque chose qui m’attire dans BBC, mais l’idée d’être enfermé durant des semaines, ça m’angoisserait pas mal.
INFOS | Si on s’aimait Célébrités
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