Des bijoux, des dessous, du cuir pour les queers, des dessins, des chandelles de formes diverses, mais très, très suggestives, vêtements, etc., plongez-vous dans ce milieu d’artisanes et d’artisans LGBTQ+ qui, jour après jour, confectionnent avec passion leurs œuvres et produits ne pouvant être exposés qu’ici et à ce public restreint. Musique, DJ, drag queens, burlesque, ambiance festive de party très sexy avec le Bal en QUEER… C’est ce que propose cette 3e édition du Festival jouissif de Montréal (FJM), les 3 et 4 mai, au Bain Mathieu, en collaboration avec Fierté Montréal.
Certains, comme Sylvain Rolando que vous connaissez bien maintenant, peuvent exposer à des petits marchés artisanaux tels que les Puces Pop. Par contre, les dessins plus « grivois », Sylvain les réserve au Festival jouissif parce qu’il sait que cette clientèle est plus ouverte et inclusive. Tiens, il faut bien utiliser ce mot que l’on mélange à présent à toutes les sauces… « Dans une société où le corps et les plaisirs sont encore trop souvent normés, le FJM propose un marché audacieux et libérateur, où le bien-être, l’érotisme et les pratiques alternatives reprennent toute leur place. Un lieu de découvertes, de discussions et d’expériences, qui bouscule les codes et réaffirme que nos corps nous appartiennent », peut-on lire sur le site Web du FJM.

« On offre une atmosphère décontractée, décomplexée et totalement ouverte, explique Nadine Cardin, la cofondatrice du Festival jouissif. L’art et l’artisanat sont des outils ici pour s’exprimer. Cela va de la peinture au latex, en passant par du tapis “queer” (large sourire) ou encore du moulage de vulve. C’est vaste, mais c’est ça, ce festival. On s’est aperçu qu’il y avait un réel besoin, pour les créatrices et créateurs, de se rencontrer, d’échanger entre eux et avec le public. » « Une grande famille s’est formée avec les artistes. On n’aurait pas cru que cela serait possible, mais cela a donné l’occasion à plusieurs artistes de pouvoir exposer leurs créations. On a créé ici tout un réseau qui n’existait pas auparavant et c’est vraiment cool », de souligner Alexis Genta, le cofondateur de cet événement.
Mais d’où est venue cette idée de mettre sur pied ce festival « jouissif » ? Les deux responsables se regardent et sourient et puis rigolent allègrement à la question. En fait, Alexis, artiste multidisciplinaire, devait participer à un « salon érotique » au Bain Mathieu, cela tombait bien, c’était en même temps que son anniversaire. « Mais, en réalité, c’était un “scam” (une arnaque) pour faire de l’argent sur le dos des artistes, révèle-t-il. Mais, je me suis dit : pourquoi pas le faire quand même ? Alors, j’en parle à Nadine [Cardin] et je lui dis : on va le faire, on contacte les artistes, on charge les frais minimums pour pouvoir avoir le Bain Mathieu, même si on ne fait pas de profits, et on organise quelque chose qui nous représente, qui n’est pas caché, où l’on peut être ouvertement ce qu’on est. De là est parti le festival. L’an passé, nous avons eu 1 300 visiteuses et visiteurs et on s’est dit qu’on peut y aller pour une 3e édition. Cette année, nous avons déjà 71 inscriptions et on ne sait pas où mettre tous ces gens [artistes], mais c’est l’fun, on voit combien tout ce monde de créatrices et créateurs veulent y participer ! »
« Cette année, on a ajouté plus d’ateliers où les gens peuvent apprendre à fabriquer des choses, des conférences sur le consentement, des rencontres avec des travailleuses et travailleurs du sexe pour en apprendre plus sur leur métier que ce qui est véhiculé normalement. La programmation est plus étoffée pour cette édition-ci », rajoute Nadine Cardin. Additionnez à cela un bingo avec les Drags Patronnesses, un espace « puppy » et la présence des Sœurs de la Perpétuelle indulgence et vous avez une dynamique d’enfer !

Dans tout cela, il y a un partenaire incontournable qui est Fierté Montréal. D’ailleurs il est dit clairement sur le site Web que : « Ce partenariat, c’est plus qu’un soutien : c’est une véritable célébration de nos communautés, de nos identités et de nos désirs. Ensemble, on crée un espace où les corps, les mots et les arts s’entrelacent dans une explosion de fierté et de plaisir. Merci à Fierté Montréal de nous faire confiance et de propulser nos initiatives avec autant de cœur ! »
« Depuis le tout début, Fierté Montréal a été notre partenaire officiel, ils nous ont aidés à mettre le festival sur pied », dit Alexis Genta. « Dès la première année, ils ont été présents, ils n’ont pas hésité à partager tout leur réseau avec nous pour nous permettre de réaliser le FJM », renchérit la coorganisatrice principale de l’événement.
On s’est d’ailleurs laissé dire qu’il y aura un marché des artistes durant le Concours Pup Montréal pendant Fierté Montréal l’été prochain. En parallèle, il y a eu plus de 800 visiteuses et visiteurs durant la 1er édition du « Noël Jouissif » l’an dernier. « C’est dans nos réflexions, nos discussions d’exporter le festival ailleurs qu’à Montréal, comme d’aller à Sherbrooke durant Fière la Fête [la célébration de la Fierté dans cette ville-là, NDLR] ou encore d’aller à Québec. Le 14 septembre dernier, il y a eu de 200 à 300 visites au mini marché à Sherbrooke », d’expliquer le coorganisateur principal de ce festival.
Peu importe l’endroit, le secret est dans la participation. « En fait, on donne un lieu où les gens peuvent s’exprimer, mais ce sont les visiteurs qui font toute cette ambiance si énergique et sexy », dit en souriant la cofondatrice du FJM. Et voilà, tout est dit !
INFOS | Au Bain Mathieu, les 3 et 4 mai, 2915, rue Ontario Est, Montréal.
https://www.festivaljouissif.ca